Je ne suis pas né au cœur d’un univers artistique, mais j’ai appris à dessiner et à peindre comme on apprivoise un langage secret : seul, guidé par l’instinct. Une visite au salon des illustrateurs à l’espace Austerlitz, en 1984, fut comme une étincelle. Ce jour-là, une vocation s’est imposée à moi : devenir illustrateur. Pendant 25 ans, j’ai parcouru les chemins de la création visuelle, collaborant à des campagnes publicitaires en France et en Europe, prêtant mon regard à des projets pour le cinéma, la musique et l’édition. Puis, dans les années 1990, la peinture est entrée dans ma vie comme une évidence et j’ai pu exposé mes premières œuvres en collaboration avec plusieurs galeries, salons et salles de ventes.
En 2000, ma trajectoire a changé. J’ai choisi de poser mes pinceaux pour devenir architecte d’intérieur, mais mon amour pour les grands espaces visuels est resté intact. Avec JC Decaux, j’ai habillé les façades de bâtiments majestueux : la boutique Cartier Paris, l’hôtel Crillon Paris, l’église de la Madeleine… autant de toiles monumentales offertes à la ville. Pourtant, en 2019, l’appel de l’atelier a résonné à nouveau. Reprendre les pinceaux fut comme retrouver une part oubliée de moi-même. Lors de portes ouvertes, j’ai partagé ces nouvelles créations, et elles ont su trouver leur place auprès d’un public. En 2021 et 2022, mes œuvres ont traversé les pages de magazines, célébrées dans des articles et mises en lumière par une couverture dédiée à l’hyperréalisme
( hyperéalisme magazine)
Pour ce qui est de mon processus de création mes toiles racontent des histoires. Elles capturent cet instant fragile entre l’enfance et l’âge adulte, cet espace-temps où le réel s’étire et vacille. Contrairement à l’approche froide et distanciée de certains peintres hyperréalistes, mon travail s’imprègne de proximité, d’une chaleur presque romantique. Je cherche à révéler l’essence d’une image, à préserver l’authenticité de chaque scène. C’est une quête d’une réalité sublimée, où chaque détail vibre d’une vérité palpable.
Mon processus créatif naît dans la lumière bleutée de l’écran : j’assemble des fragments d’images, des photographies, des instants capturés, que je réinvente avec Photoshop. Chaque composition est une esquisse, une promesse. Puis vient le passage à la toile, où tout prend vie. Mon art se construit dans les ombres et les contrastes, dans cette lumière qui effleure les ténèbres pour en exalter la profondeur. Chaque couche de peinture, posée comme une empreinte, devient une texture vivante. J’utilise l’aérographe pour sculpter les formes, avant de détailler avec une minutie presque obsessionnelle : gommes, crayons, outils variés se mêlent dans un ballet créatif. Mon ambition est simple, mais exigeante : conférer à chaque détail une dimension presque abstraite, tout en restant fidèle à l’évidence du réel.
